Modalités pédagogiques

Contenus de formation et modalités pédagogiques

Le CCB propose des formations fondées sur la pédagogie coopérative et fortement inscrites dans le champ expérientiel des acteurs.

La double référence à la recherche et à l’action, qui structure nos modalités pédagogiques, se décline par le souci permanent d’associer soutien à la réflexivité et contribution aux dynamiques personnelle et/ou collective possiblement porteuses de transformation sociale.

Revendiquant de s’inscrire au croisement des champs (de l’économie sociale et solidaire, de l’éducation populaire, de l’intervention sociale), des pratiques et des savoirs, le CCB développe des propositions formatives inscrites dans une culture de l’hybridité qu’il nous paraît essentiel de réactualiser en permanence.

Le CCB propose des apports formalisés de différents types :

Apports théoriques et conceptuels ;
– Apports méthodologiques ;
– Apports techniques ;
– Transmission de savoirs et de savoir-faire professionnels.

Parallèlement, il met l’accent sur l’importance du collectif d’acteurs en formation comme support formatif pour chacun

Sur le plan pédagogique, le CCB s’inspire des pédagogies actives et de l’éducation populaire. Il propose ainsi différents types d’ateliers coopératifs (ateliers de recherche-action, de création d’outils d’animation, de conduite de projets, etc.). Il propose également des mises en situation, sur la base de commandes réelles.

L’articulation étroite entre formation et action qui est au centre du projet associatif du CCB se décline en particulier sous deux formes : la production d’un mémoire de recherche-action et l’engagement d’expérimentations collectives.

Si l’on parle à la suite d’Henri Desroche de recherche-action à propos du mémoire produit par les stagiaires en formation dans les Collèges Coopératifs, c’est dans la mesure où la recherche engagée part de l’univers de pratiques du stagiaire et où les connaissances produites viennent alimenter cet univers à l’issue de la démarche.
Également, si l’on fait le pari qu’un détour par la recherche permet de réengager autrement la pratique, d’une façon plus pertinente parce que plus réfléchie. La recherche s’engage à partir de l’action, en prenant pour objet d’étude une pratique (professionnelle, militante, etc.) ou certaines caractéristiques d’un milieu de pratique, qui se déploie en vue de l’action, en se donnant pour visée de produire des connaissances en prise avec des enjeux pratiques, guidée par des visées de réappropriation du sens et d’émancipation.

L’accompagnement proposé par le CCB dans ce cadre engage qualitativement chacun des acteurs dans le parcours de formation : le stagiaire, le coopérateur de recherche, et le tuteur professionnel (stage) ou la personne-ressource (personnes en situation d’emploi).

Outre l’accompagnement individuel de chaque stagiaire, le CCB propose aux étudiants, dans le cadre de plusieurs des formations qu’il dispense, d’engager des expérimentations collectives : autour du projet social dans le cadre du DHEPS-REPS, autour de l’étude de terrain dans le cadre du DEIS, autour de l’animation de démarches collectives dans le cadre du DESJEPS, autour du diagnostic et de la conception de projet et autour de la conduite de projet dans le cadre du Master 2 DPDIMP. Le travail collectif devient un vrai laboratoire où des personnes venant d’horizons et de métiers différents mobilisent des savoirs hybrides et coopèrent ensemble.

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Les références à l’innovation sociale, aux démarches participatives, à la créativité des groupes se multiplient et deviennent omniprésentes dans les discours et les orientations des politiques publiques, des projets de territoire et de structure. Pourtant, les expérimentations collectives peinent encore à être reconnues en tant que pratiques professionnelles efficaces et en tant qu’espaces de développement de compétences pour les acteurs.

Les tâtonnements, l’incertitude, la réflexion inhérents à ce type de pratiques collectives semblent en effet s’opposer à des impératifs de productivité et de résultats quantifiables qui sont de plus en plus présents dans des univers professionnels qui se technicisent en réduisant les démarches à des méthodes reproductibles partout et à n’importe quel moment.

Le CCB se positionne du côté de l’expérimentation collective comme espace de construction de possibles, comme lieu d’invention et d’imagination d’actions en prise directe avec les acteurs, les situations et les territoires concernés et favorisant la réappropriation du sens et l’émancipation.

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Cette démarche puise sa valeur dans les deux termes qui la nomment :

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L’_E X P É R I M E N T A T I O N

Expérimenter signifie : procéder par essais et erreurs, savoir se remettre en question et s’évaluer en fonction d’une réflexivité sur l’action et dans l’action, transformer et adapter des outils, des approches et des démarches qui viennent d’horizons, de disciplines et de savoirs différents, sans juger à priori, « hors sol » de ce qui va marcher dans telle ou telle situation.
Il s’agit de développer une réflexion qui puise dans différents champs et favorise le décloisonnement des cultures professionnelles, le renforcement du pouvoir d’agir de tous les acteurs concernés et l’hybridation des savoirs.

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L E_C O L L E C T I F

Il exprime le besoin d’agir en collectif, ce qui veut dire prendre le temps d’apprendre l’équilibre entre individu et collectif, entre temps de réflexion et prise de décision, entre partagé et commun. Le collectif permet une plus grande créativité et une diversité des approches. Il construit une complexité qui enrichit la réflexion et rend l’action plus légitime et plus efficace. Le collectif est aussi la dimension à travailler pour que les actions menées puissent transformer la réalité dans laquelle elles s’insèrent, laisser des traces, diffuser des questionnements…
Les expérimentations sont collectives car elles sont menées à plusieurs. Cependant, elles le sont aussi car elles peuvent construire du commun sur le terrain.

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Qui mieux qu’un collectif peut accompagner un collectif à se constituer ou à se mettre en recherche ? . . .

D’une certaine façon l’expérimentation est la visée « naturelle » d’un processus de formation qui se donne centralement pour objectif de réfléchir à la question du changement et qui ne souhaite pas dissocier réflexion et action, mais bien les articuler.